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RSE, Institution, Entreprise

27
Août
Une garde-robe de plastique.

Une grande partie de la pollution plastique marine pourrait être due… à nos vêtements.

Ce n’est plus une nouveauté, les océans regorgent de plastiques en tous genre, de toutes tailles et en quantité extravagante. Gobelets, pailles, sacs ou coton tiges ; les plastiques à usage unique sont bien souvent désignés comme premiers responsables de la pollution marine. 

Le fléau du plastique à usage unique

Ce type de plastique est à condamner sans plus attendre. Nombreuses associations n’en sont plus à leur premier cri d’alarme. Il représente en effet une part considérable des 8 millions de tonnes de plastique déversées dans les océans chaque année et constitue un danger déjà bien identifié pour la biodiversité marine. Pas moins de 300 espèces sont susceptibles de s’étouffer ou de se retrouver emprisonnées avec des sacs plastiques en les confondant avec des méduses. 

En se dégradant et en se dispersant en centaines de milliers voire de millions de petites particules, « 94 % des estomacs d’oiseaux de mer du Nord contiennent du plastique et 86 % des tortues marines les ingèrent en les confondant avec le zooplancton » (Ministère de la transition écologique et solidaire).

Et c’est bien sur ces petites particules de plastiques que nous souhaitons attirer votre attention aujourd’hui, cette pollution invisible, à l’origine souvent insoupçonnée et à la prolifération insidieuse.
Les micro-fibres plastiques constituent en effet une menace croissante et aux conséquences tout aussi désastreuses que leurs confrères de plus grandes tailles.

Une des cause ? Elle est sur notre peau et ne nous lâche pas d’une semelle, nous voulons parler bien sûr… de nos vêtements !

Si la dégradation des plastiques de moyennes et grandes tailles génèrent ces petites particules, une des principales origines de la prolifération des micro-plastiques est dans nos appartements, placards et salle de bain.

« La majorité de nos vêtements sont en plastique »
rappelle Imogen Napper, chercheuse à l’université de Plymouth. Eh oui, nylon, polyester, acrylique, tout y passe. Le problème : tous les vêtements réalisés avec ce type de textiles relâchent une quantité monstrueuse de micro-fibres lors de nos lessives quotidiennes en machines à laver. Des tonnes de ces déchets finissent ainsi dans nos océans, échappant aux systèmes de filtration traditionnels des stations d’épuration.

Une étude publiée par Ocean Wise estime que 878 tonnes de micro-fibres plastiques seraient rejetés dans les océans chaque année par un seul foyer états-unien ou canadien, en passant au travers des système de traitement des eaux usées. « L’équivalent en poids de 10 baleines bleues », soulignent-ils.

Avalées par de nombreux animaux marins, ces micro-fibres s’infiltrent dans la chaîne alimentaire et sont de cemmes qui finissent par se retrouver, inévitablement, dans nos assiettes. Bon appétit.

Boycotter la fast-fashion

La fast-fashion, autrement dit toutes les enseignes dites « low-cost » aux productions industrielles démesurées et le plus souvent délocalisées, sont à bannir. Aussi bien d’un point de vue de l’importation qu’elle génère que des matières utilisées, elle représente un impact non-négligeable sur l’environnement. 

Bien sûr, l’intérêt économique de ces vêtements souvent à bas-prix a de quoi séduire. Seulement, ce bas-prix trouve son origine dans l’exploitation d’une main d’œuvre délocalisée, et d’une qualité laissant à désirer, synonyme d’un relâchement accru de ces microscopiques plastiques lors de leur passage à la machine.

Les fibres naturelles, une solution ?

Les fibres naturelles seraient une solution ? Pas si simple. Tels le cotton ou la laine, elles relâcheraient elles aussi, selon l’étude, de grandes quantités de micro-fibres. Elles constituent par ailleurs un impact non-négligeable sur l’environnement à l’échelle de leur production, par l’usage de grande quantité d’eau et d’énergie. Enfin, elles sont actuellement plus chères que leurs homologues synthétiques et tout le monde n’a pas la possibilité de les sélectionner sans hésitation.

Sans aller effectivement jusqu’au retour de la tenue d’Êve qui pourrait s’avérer inconfortable l’hiver, il est à la portée de tous de prendre la mesure la plus simple, la plus économique, et la plus efficace.

Faire simple !

La solution la plus logique reste la même que pour bon nombre des enjeux auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui : se diriger volontairement vers l’ascétisme, renoncer le plus possible à son confort personnel. « En ai-je vraiment besoin ? » est la question que nous devons collectivement prendre le réflexe de se poser systématiquement quand nous nous apprêtons à acheter un vêtement. Pensons un instant à tous ces habits qui ne sortent jamais de nos placards ! Certains d’entre nous – avouons-le, ont de quoi habiller trois personnes avec ce qui n’a pourtant jamais effleuré leur peau.

Une fois débarrassé du superflu, quelques réflexes à prendre pour limiter cet impact.

Ne pas laver plus que nécessaire ses vêtements, ne pas dépasser la température de 30° pour une lessive, privilégier les vêtements d’occasions et de bonnes qualités, plus durables et relâchant moins de micro-fibres. 

Acheter moins de vêtement, tout simplement ! Pensons un instant à tous ces habits qui ne sortent jamais de nos placards et, soyons fous, repensons un peu nos habitudes de consommation vestimentaire.

L’expédition MED

Afin de lutter efficacement contre les micro-fibres déjà présentes au sein des mers et océans, SUEZ, partenaire de Time For Oceans, s’est engagé avec la métropole Nice-Côte d’Azur au lancement de l’expédition MED et à la création du laboratoire océanographique de Ville-Franche. Ces deux projets ont pour objectif la recherche et la mise en place de meilleures technologies pour améliorer les systèmes de filtration et traiter ce type de pollution.
Durant leur expédition de 2017-2018, tous les échantillons prélevés en mer contenaient du plastique. Retrouvez le déroulé de leur expédition, leurs résultats, leur démarche et rejoignez l’aventure sur http://www.expeditionmed.eu/fr/

Publié par dans RSE, Institution, Entreprise le 27 août 2020

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